Au nord de la tentaculaire capitale argentine, à quelques pas du campus universitaire, une trentaine de personnes développe un mode de vie durable dans une petite communauté appelée Velatropa.
Buenos Aires, le vendredi 7 octobre
Dans le petit appartement d’Alena et Diego, nous buvons le maté avec Juliana, une voyageuse brésilienne qui séjourne aussi chez eux. Après mon voyage mouvementé pour arriver jusqu’ici (course effrénée dans l’aéroport de Madrid pour ne pas louper mon avion à cause du retard du premier vol), cet accueil chaleureux fait du bien.
En ce premier jour de voyage, mon espagnol est encore à la traine. Je galère un peu mais nous parvenons à nous comprendre et à trouver des centres d’intérêts communs : méditation, alimentation bio, production durable. J’en profite pour parler de mon projet. « Tu devrais aller visiter Velatropa », me dit Diego. « C’est une sorte de communauté où il expérimentent un mode de vie durable. Je n’y suis jamais allée mais ça à l’air intéressant. » A peine arrivée, « Sur la route de la Pachamama » me rattrape !!
Samedi 8 octobre
Je me réveille donc de bonne heure et de bonne humeur ce samedi matin pour aller découvrir ce lieu alternatif installé en ville, à quelques pas du campus universitaire, au cœur de la réserve écologique nord. Laetitia, globe-trotteuse française rencontrée la veille dans lors de cette fameuse course effrénée dans l’aéroport de Madrid m’accompagne.
A la gare du campus, nous sautons du train qui s’arrête à peine. Fou rire. Le campus est immense et les rares personnes que l’on croise ne connaissent pas la petite communauté. Quelqu’un finit par nous indiquer une direction approximative et nous découvrons Velatropa.
A peine arrivées, nous sommes accueillies par Gonzalo, un uruguayen au teint bronzé, barbu et coiffé d’un petit chapeau beige. Il vit ici depuis deux ans. Comme lui, ils sont entre 15 et 30 à résider dans des constructions en terre et en verre, des maisons en bois construites dans les arbres ou des toiles de tente. Certains, comme Gonzalo y habitent toute l’année alors que d’autres viennent y passer leurs weekends…. et dorment parfois dans l’immense hamac perché entre deux arbres, dans lequel Gonzalo nous invite à grimper.
Maisons, lieux de vie communs, jeux pour enfants, ici, tout est construit avec des matériaux de récupération. Il y a bien évidemment des toiles sèches. Gonzalo nous montre qu’ils les utilisent avec de la paille ou des feuilles. Je tente : « Vous n’utilisez pas de … argh… comment on dit sciure » … regard interrogateur vers Laetitia qui tente une traduction… Gonzalo, a-t-il bien compris ? « De la paille et des feuilles »,répète-t-il. Ok ok… Je vais réviser un peu avant de poser des questions tordues. 😉
A Velatropa, depuis 2009, l’échange est au cœur des relations. Chacun s’occupe de quelque chose et échange sa production, ses semences, ses bras ou son savoir-faire avec les autres. « C’est une relation horizontale et non verticale », précise Gonzalo. Lui, cultive le jardin en permaculture et nous montre tout ce qu’il a planté : tomates, salades etc… « L’an prochain, comme la terre sera meilleure, j’espère produire deux fois plus », confit-il, souriant avant de nous montrer un arbre qui abonde de fruits jaunes. « Goutez ! ». « Hum, c’est trop bon ! Sucré…. ». « ça s’appelle Nispero. C’est un fruit que l’on trouve dans les régions chaudes ».
Pour l’instant, la communauté n’est pas autonome à 100 %. Elle est plutôt un lieu d’expérimentation où chacun peut venir apprendre l’éco-construction, la permaculture etc… « Un lieu pour créer, partager et avancer ensemble, dans le respect de la nature », conclu Gonzalo qui coure déjà donner un coup de main sur un nouveau chantier.
L’argent ne circule pas à Velotropa mais ceux qui le souhaitent peuvent acheter des aliments de base, café, thé ou des outils pour les partager avec les autres.
Nous restons encore un peu, et auprès d’une jeune étudiante en architecture qui vient ici de temps à autre, nous apprenons à faire du savon avec l’écorce d’un fruit noir et riche en sopamine, le Timbó. « Vous voyez, ça mousse », sourit-elle. On acquiesce. Laetitia pince le nez. « C’est un peu bizarre quand même l’odeur, non ? ». Je ris.
La jeune femme coiffée d’une longue tresse nous montre ensuite la banque de semence qui se développe petit à petit. Elle sourit et salut chaleureusement un habitué des lieux : « Je me sens bien ici. Vous voyez on a pas du tout l’impression d’être en ville. »
Très intéressant ! !!
Merci !
Bisous
C’est génial de découvrir ce mode de vie grâce à toi ma gigi. ça dit être passionnant comme découverte !
gros bisous !